On est à Xi’an. On est en Chine. Cet homme joue de l’erhu. Nous sommes à l’entrée de la vieille ville, qui, quelques rues plus loin, devient musulmane. L’Islam chinois sous l’œil du grand dragon chinois…
L’erhu a deux cordes, l’erhu a mille ans. Il date de l’empire du Milieu, quand la Chine était centre du monde et regardait de haut, de loin, le reste du monde : rustres, barbares hostiles ou satellites, ignares de toute façon. Mépris du Milieu pour cette périphérie de crasse et de nabots.
L’Europe d’alors, qui n’est pas Europe, ânonne son Moyen Âge : les barons se pensent rois, les ducs se voient empereurs, ils ferraillent. Et parfois meurent sous les coups de l’ennemi trop nombreux. Ou trahis par leurs fils.
Bien loin de là, regardant les ombres, l’homme impassible joue de son archet, les cordes sont en crin de cheval, en fil électrique ou boyau, je l’ignore. Il fait la manche.
L’erhu a deux cordes, l’erhu a mille ans. Il date de l’empire du Milieu, quand la Chine était centre du monde et regardait de haut, de loin, le reste du monde : rustres, barbares hostiles ou satellites, ignares de toute façon. Mépris du Milieu pour cette périphérie de crasse et de nabots.
L’Europe d’alors, qui n’est pas Europe, ânonne son Moyen Âge : les barons se pensent rois, les ducs se voient empereurs, ils ferraillent. Et parfois meurent sous les coups de l’ennemi trop nombreux. Ou trahis par leurs fils.
Bien loin de là, regardant les ombres, l’homme impassible joue de son archet, les cordes sont en crin de cheval, en fil électrique ou boyau, je l’ignore. Il fait la manche.
© Tristan Jeanne-Valès - Xi’an, Chine. 2006