Je photographie des Lusitaniens. Par hasard. Par amitié, à la demande insistante d’un ami. Par jeu.
Les Lusitaniens naissent sombres : noirs, marrons, ébènes ou gris foncés. Adultes ou presque, ils deviennent blancs ; on dit gris –la robe grise, doit-on dire– mais je dis blancs, parce que je les vois blancs. Arrogants, ils ont l’arrogance de ce blanc qu’ils portent en eux.
Inquiets de nature ils s’accommodent mal de leur vision panoramique, apeurés par le monde. Ce sont des chevaux. Magnifiques et craintifs, ardents ils galopent, ils amblent, fous furieux quand ils sont étalons, affolés à l’odeur de la femelle proche.
Je les photographie ici, chez moi, en Normandie, à Saint-Eloy, près de Bayeux, pays de bocages humides et gras, boueux dès les pluies de l’automne, je les photographie là-bas, sous le soleil dur des quintas au fond de l’Alentejo, cet autre bout de l’Europe atlantique.
Je les cadre serrés, je les cadre carrés, par fragments je leur prends leur arrogance, leurs soumissions, leur couleur blanche, leurs veines, leur peau et le sang à la fleur de leur peau.
Je ne les aime pas. Je n’ai pas à les aimer, je les photographie.
Les Lusitaniens naissent sombres : noirs, marrons, ébènes ou gris foncés. Adultes ou presque, ils deviennent blancs ; on dit gris –la robe grise, doit-on dire– mais je dis blancs, parce que je les vois blancs. Arrogants, ils ont l’arrogance de ce blanc qu’ils portent en eux.
Inquiets de nature ils s’accommodent mal de leur vision panoramique, apeurés par le monde. Ce sont des chevaux. Magnifiques et craintifs, ardents ils galopent, ils amblent, fous furieux quand ils sont étalons, affolés à l’odeur de la femelle proche.
Je les photographie ici, chez moi, en Normandie, à Saint-Eloy, près de Bayeux, pays de bocages humides et gras, boueux dès les pluies de l’automne, je les photographie là-bas, sous le soleil dur des quintas au fond de l’Alentejo, cet autre bout de l’Europe atlantique.
Je les cadre serrés, je les cadre carrés, par fragments je leur prends leur arrogance, leurs soumissions, leur couleur blanche, leurs veines, leur peau et le sang à la fleur de leur peau.
Je ne les aime pas. Je n’ai pas à les aimer, je les photographie.