Je connais un bar à Thessalonique où l'on boit du Rakomélo.
Le Rakomélo est un mélange: de la Rakia –la Rakia est cet alcool distillé, raisin ou prune, qui court dans les Balkans, comme ces chansons qui, de la Serbie à la Croatie et de Skopje à Sarajevo circulent, quasi identiques et pourtant revendiquées par chacun comme étant les leurs– le Rakomélo donc, est ce mélange de Rakia et de miel, servi dans de petites carafes en verre.
Le Rakomélo se boit chaud, au son du Rébetiko, musique unique : ce blues de là-bas n'existe plus aujourd'hui que sur des copies de disques gravés dans les années trente. L’alcool est fort, cinquante degrés, parfois plus, mais comme érodé par la douceur du miel. On le boit, petites sipées brûlantes, on se laisse aller à cette chaleur-là, bercé par les sons aigres du baglama, du bouzouki et du santour, par les voix âpres de Vamvakaris, de Sotiria Bellou, ces voix qui chantent la défonce, les fumeries, le couteau, les femmes et la mort.
Amann, Amann : le souffle. On se tait, on écoute, on est là.
Le Rakomélo est un mélange: de la Rakia –la Rakia est cet alcool distillé, raisin ou prune, qui court dans les Balkans, comme ces chansons qui, de la Serbie à la Croatie et de Skopje à Sarajevo circulent, quasi identiques et pourtant revendiquées par chacun comme étant les leurs– le Rakomélo donc, est ce mélange de Rakia et de miel, servi dans de petites carafes en verre.
Le Rakomélo se boit chaud, au son du Rébetiko, musique unique : ce blues de là-bas n'existe plus aujourd'hui que sur des copies de disques gravés dans les années trente. L’alcool est fort, cinquante degrés, parfois plus, mais comme érodé par la douceur du miel. On le boit, petites sipées brûlantes, on se laisse aller à cette chaleur-là, bercé par les sons aigres du baglama, du bouzouki et du santour, par les voix âpres de Vamvakaris, de Sotiria Bellou, ces voix qui chantent la défonce, les fumeries, le couteau, les femmes et la mort.
Amann, Amann : le souffle. On se tait, on écoute, on est là.
© Tristan Jeanne-Valès - R. Ludwig, Thessalonique, Grèce. 2004