Une plage en Irlande. County Mayo. D’abord une dune de galets puis le sable. Une course de chevaux, les hommes en noir boivent leur bière noire, les femmes sont à l’écart, elles se tiennent serrées, elles tiennent des enfants par la main. Tous regardent les chevaux galoper sur le strand humide. Basse mer. Ils parient. Il fait doux et gris, c’est l’été.
À deux pas, sur une scène imaginaire, un violoneux, costard désendimanché, égrène ses arpèges, sa fille, assise à ses côtés, l’accompagne au bodhran.
Les maquignons sont là, ils jaugent, palabrent, échangent à demi-mot ; ils savent, ils sont irlandais. Ils parlent un anglais de tourbe et de rocaille, se nomment Padraig, Aengus ou Sweeney. Peut-être achèteront-ils vendront-ils aujourd’hui. Les maquignons. Depuis toujours.
À deux pas, sur une scène imaginaire, un violoneux, costard désendimanché, égrène ses arpèges, sa fille, assise à ses côtés, l’accompagne au bodhran.
Les maquignons sont là, ils jaugent, palabrent, échangent à demi-mot ; ils savent, ils sont irlandais. Ils parlent un anglais de tourbe et de rocaille, se nomment Padraig, Aengus ou Sweeney. Peut-être achèteront-ils vendront-ils aujourd’hui. Les maquignons. Depuis toujours.
© Tristan Jeanne-Valès - Carrowniskey strand, Irlande. 1979