Qui parlerait de Marcel Hanoun aujourd’hui ? Peu de gens, personne. Si : mon fils, Anton, bientôt douze ans, qui, voyant ce portrait me dira : ‘’mais… c’est Marcel Hanoun, je l’aimais bien, je m’en souviens, il était sympa.’’ Hanoun est venu chez nous fin 2009, Anton et lui se sont tout de suite entendus, devinés, ils ont parlé, discuté, rigolé. Anton avait sept ans, Hanoun je ne sais pas, quatre-vingts, peut-être plus.
Non, Hanoun n’était pas sympathique; c’était un vieil homme aigri, paranoïaque, gravement malade, un cinéaste perdu, un tyran au charme certain, très cultivé, tendre parfois : quelqu’un de très attachant, certes, mais sympa, non... Il criait fort son mépris et sa douleur devant si peu de reconnaissance : il en souffrait chaque jour, au jour le jour. Parfois l’estime de Godard ne suffit pas…
Hanoun est mort de sa vieillesse, de sa maladie, de ses dialyses hebdomadaires, de sa fatigue et de sa haine du monde, de son cinéma obtus et impatient, lumineux.
Non, Hanoun n’était pas sympathique; c’était un vieil homme aigri, paranoïaque, gravement malade, un cinéaste perdu, un tyran au charme certain, très cultivé, tendre parfois : quelqu’un de très attachant, certes, mais sympa, non... Il criait fort son mépris et sa douleur devant si peu de reconnaissance : il en souffrait chaque jour, au jour le jour. Parfois l’estime de Godard ne suffit pas…
Hanoun est mort de sa vieillesse, de sa maladie, de ses dialyses hebdomadaires, de sa fatigue et de sa haine du monde, de son cinéma obtus et impatient, lumineux.