Ronan Chéneau pose des questions, il enchaîne les questions, les déroule, en fait des listes, des suites sans chute, elles ricochent, il les écrit. Il n’écrit pas les réponses, il se demande et demande. Breton de Brest, il ne lâche pas, aime Tarkos, Heidsieck et Vaneigem, il a quarante ans. Trente lors de notre première rencontre : il venait d’offrir Res/Persona à un metteur en scène ami, à une comédienne amie, à une tribu aimée.
Zélie, ma fille, vingt ans, cheveux rouges, ou ras, ou bleus, tatouage au creux des reins, écrit son théâtre, écrit du théâtre. Elle a beaucoup lu Ronan Chéneau, l’estime. Ils se sont vus, j’ai fait en sorte que. Je les ai laissés parler théâtre–écriture, je m’occupais de la musique et des alcools : Madiran puis Lagavulin, une compilation de Rebetiko, la Lune en Juin de Robert Wyatt et quelques fados de Mariza. Trois âges autour d’une table : soixante, quarante, vingt. Non, quatre en fait : Raoul Vaneigem, quatre-vingts ans, est là, en ombre portée, rigolard et bienveillant…
Zélie, ma fille, vingt ans, cheveux rouges, ou ras, ou bleus, tatouage au creux des reins, écrit son théâtre, écrit du théâtre. Elle a beaucoup lu Ronan Chéneau, l’estime. Ils se sont vus, j’ai fait en sorte que. Je les ai laissés parler théâtre–écriture, je m’occupais de la musique et des alcools : Madiran puis Lagavulin, une compilation de Rebetiko, la Lune en Juin de Robert Wyatt et quelques fados de Mariza. Trois âges autour d’une table : soixante, quarante, vingt. Non, quatre en fait : Raoul Vaneigem, quatre-vingts ans, est là, en ombre portée, rigolard et bienveillant…
© Tristan Jeanne-Valès - Clarisse Texier dans Res/Persona. Mise en scène de David Bobée. 2004.