Joël Hubaut, pourquoi ce petit caillou tenu serré entre tes gros doigts de paysan ? ce regard inquiet, sens-tu venir la pluie ? et ce livre La Poésie ? Sous le titre, le nom de l’auteur se devine : Frontier. Alain Frontier, grammairien poète, ami et éditeur de la poésie sonore. Hubaut est là, en grand ordonnateur de ces Carnets de bord –c’est son idée– quarante-huit heures d’impromptues créations, sous l’oeil intrigué mais bienveillant du Centre régional des lettres de Basse-Normandie. Nous sommes à côté de Caen, à l’abbaye d’Ardenne, qui deviendra plus tard l’Imec, encore en chantier. C’est la troisième édition des Carnets de bord. Et l’ultime ici. Une quatrième et dernière aura lieu dans un an, sur l’île de Tatihou. Puis c’en sera fini. De la poésie sonore se seront succédés tous les grands noms : Bernard Heidsieck, Julien Blaine, Tarkos, Katalin Molnar, Pennequin, Jean-Pierre Verheggen, Serge Pey, Jean-François Bory, Christian Prigent… Il faut avoir entendu Prigent dire, éructer, hocqueter, exalter Le cul de ma mère… Jusqu’au cri, jusqu’au bout du souffle. Lettres, délire, graphisme et paroles. Joël Hubaut. Et le caillou.