La Saab 900 est là. Posée là, déglingue, mais brave. Elle est là, sur la cale de Sol Roc, à poste, au pied des falaises de Champeaux, tout en bas, face à la Baie. La mer monte, recouvre –a recouvert– le sable, la tangue, la Baie, le reflet vif-argent d’avant la nuit.
La marée viendra lécher la Saab 900, garée en pente sur le béton de la cale, face à la brise, face à la vague, face au gris du vent.
Il pleut, il va pleuvoir, photo, paysage automobile.
Un homme passe, une ombre.
Je le connais. Slave, alcoolique romantique, un slave du sud ; c’est mon frère, mon demi-frère. Amant de plusieurs femmes. amant délicat, amant instable, il navigue ; entre élégance et caprice il navigue, il s’échoue, il perd. Ce soir, il promène son chien.
Il s’en va, marche, passe préoccupé : ses femmes, les femmes qu’il aime, les femmes qui l’ont quitté.
Je suis celui qui reste, pense-t-il. Il a tort, bien sûr.
Un homme marche en ombre. Il ne voyage plus, a peur désormais. Il a peur de l’au-delà des frontières.
La marée viendra lécher la Saab 900, garée en pente sur le béton de la cale, face à la brise, face à la vague, face au gris du vent.
Il pleut, il va pleuvoir, photo, paysage automobile.
Un homme passe, une ombre.
Je le connais. Slave, alcoolique romantique, un slave du sud ; c’est mon frère, mon demi-frère. Amant de plusieurs femmes. amant délicat, amant instable, il navigue ; entre élégance et caprice il navigue, il s’échoue, il perd. Ce soir, il promène son chien.
Il s’en va, marche, passe préoccupé : ses femmes, les femmes qu’il aime, les femmes qui l’ont quitté.
Je suis celui qui reste, pense-t-il. Il a tort, bien sûr.
Un homme marche en ombre. Il ne voyage plus, a peur désormais. Il a peur de l’au-delà des frontières.
© Tristan Jeanne-Valès -Baie du Mont Saint-Michel. 2013